Histoire d'Onalith

[Onalith]

Partie I : Enfance

Nous ne parlerons pas tout de suite de la naissance d'Onalith, mais de ses parents. Ceux-ci étaient berger, le père, un bienveillant Feca, s'occupait du troupeau paisible pendant que la mère, une énergique Osamodette, tannait le cuir pour le transformer en bottes et ceintures à la mode.
Ils décidèrent un jour de déménager d'Amakna où le marché était saturé par les autres éleveurs de bouftous et prirent donc le bateau avec tout leur troupeau. C'était un bateau de transport tout ce qu'il y a de plus commun, avec un capitaine aviné et un équipage grivois mais professionnel avant tout. Le bateau était en partance de Madrestam et partit par temps couvert, le capitaine n'était pas confiant mais ne pouvait pas retarder plus le convois.

Ils larguèrent les amarres au petit matin et la traversée vers le nord s'effectua pendant 2 jours sans problèmes. Le 3e jour le vent se leva, à tel point que l'équipage affala toutes les voiles. Plus le temps passait plus la mer s'assombrissait si bien qu'à midi la lumière était devenue crépusculaire.
Les vagues se creusèrent de plus en plus et le bateau commençait à dériver dangereusement. A l'intérieur des cales les bouftous étaient paniqués, et les parents d'Onalith (Thamon et Silkis) essayaient de les calmer tant bien que mal, le sol se dérobant parfois sous leurs pieds à cause des flux. Finalement une vague bien plus grosse que les autre vint soulever et retourner le bateau aussi simplement qu'une coquille de noix.
La cale se replissait petit à petit d'eau saumâtre et Thamon, Silkis et tout les bouftous cherchèrent désespérément à sortir. A bout de force, ils s'accrochèrent à un bouftou, ceux-ci avaient ouvert une brèche à coups de cornes dans la coque du bateau et fuyaient tous ensemble. Il s'avère que les bouftous font d'excellent nageurs du fait que leur laine est imperméable et remplie d'air, ils n'eurent qu'à agiter des sabots pendant quelques heures pour se diriger instinctivement vers une berge inconnue.

Thamon et Silkis furent déposé par le bouftou qui alla s'écrouler de fatigue auprès de ses congénères. Le lendemain les parents d'Onalith se réveillèrent dans un paysage inconnu, une forêt de plantes tubulaires s'ouvrait à eux. Ils eurent tôt fait de trouver une utilité à ces plantes, et en une journée ils purent se fabriquer une petite cabane ainsi qu'un enclos dans lequel ils remirent tout les bouftous qu'ils purent attraper. La vie repris son court, faute de mieux Thamon et Silkis reprirent leur activité.

Quelques mois plus tard, Silkis était enceinte et attendait son premier enfant. la naissance devait avoir lieu dans quelques semaines et Thamon se préparait à accueillir son enfant. Ce fut le moment que choisit une étrange créature humanoïde blanche tachée de noir pour découvrir leur petite bergerie. Il ne tarda pas à donner l'alerte aux siens et Thamon et Silkis furent emmené au chef.

La petite île était peuplée par les pandawas, une race de buveurs de bières bagarreurs aimant leur île autant que la tranquillité qu'elle leur fournissait. Le chef questionna longuement les deux intrus sur les raisons de leur présence sur l'île. Thamon raconta les déboires auxquels ils avaient dû faire face ainsi que la façon dont il s'en étaient sortis. Le chef vit d'un très mauvais œil l'introduction de ces nouveaux spécimens pouvant dérégler leur écosystème. Silkis intervint vite en lui proposant un échantillon de ses talents de cordonnière, ce qui fit briller la convoitise dans le fond de son regard ainsi que dans celui des quelques marchands présent dans l'assemblée. Ce fut le moment que choisit Onalith pour interrompre l'interrogatoire, les contraction commençaient, sans doute déclenchées par le stress et la longue marche, et Silkis fut rapidement mise entre les mains des accoucheuses pandawa.

La naissance se passa sans accroc majeur, et un petit bébé aux quelques cheveux d'un blanc de neige vit le jour sous le regard aimant de Silkis et de Thamon. Pas un cri ne sorti de sa bouche à sa naissance, de même lorsque les accoucheuses lui tapèrent les fesses, il ne lança qu'un vague "aaheur", signe de la résistance accordée par la déesse Feca. Thamon fut ensuite pris à part par le Chef qui lui proposa un marché, si Silkis transmettait son savoir et Thamon quelques unes de ses bêtes, il était prêt à les accepter au sein de son village.

(à suivre)

[Yoru]

A quand la suite ???