Allégresse du temps

[Chantelune]

Une pluie saveur d'épice.
Les larmes d'une lune éplorée,
empoisonnent les espoirs sur la peau grise.

Chacun de ses pas contre la poussière de sable donne à voir un triste spectacle, sous ce soleil plombant qui dévore cette silhouette houlée. Un mirage se dit-elle, un autre tour espiègle de ce désert, simple jeu qui lui soutire un autre râle d'épuisement. La route est longue, longue, existe-t-il un chemin qui lui permette un quelconque délivrance?

Non. Si le doute s'insinue en elle, il est d'évidence que la chaleur plombante la terrassera. Silence. Allegraccia lève les yeux et de sa main offre un bouclier contre les rayons meurtriers à son regard qui se perd à l'horizon. Que vois-je, ne serait-ce pas un grand mirroir qui se rit de moi, là sur son socle de pierre. Bientôt si près de la relique qu'elle peut sentir les effluves du verre chatouiller ses iris, elle effleure d'un doigt la surface lisse. Se délestant de son par-dessus jusque là bien trop encombrant, elle se délivre de son carcan, embrasse son reflet inexistant, puis meurt à l'instant.

Dans une forêt aux chants sobres des corbacs, le jour connait la soif de survivre parmi cette foule de branchage sombre, impétueux d'étendre la sombre réalité de leur décomposition. Au sol gît une femme d'un âge intemporel, enveloppée de bandelettes d'un gris si sombre qu'il réflète le cynisme ambiant de la forêt. Ruine d'un passé mort sous un soleil de plomb, le temps fait son travail et ramène à un éveil trop doux Allegraccia, qui en levant les yeux vers le ciel constate que sa renaissance a bel et bien eu lieu.

Soulagement,
et puis retour au présent.


A suivre...

[Chantelune]

Un poids trop lourd à porter gît en son fort intérieur, alors que le vent danse avec sa chevelure que même la rosée envie. Au rythme du silence qui fait écho dans chacune des bandelettes qui recouvre son corps, la disciple de Xelor cherche son nom. À travers la brume, le ciel obscurci, le chant d'une pioule, elle murmure un nom qu'elle a perdu en franchissant le miroir de Thanatos. Ce ne sont que des visages masqués d'un sourire qui rencontrent son chemin, de fausses réalités, de faux semblants.

Adossée contre la nudité fragile d'un Charme, la jeune femme offre un regard, une prière à l'astre de la nuit. Le vent se lève, les nuages se dissipent, elle chante à la lune. Elle sait ce qui l'attend, entre les couloirs du temps et sous l'Horloge de Xelor, un passé trouble, un futur inexistant, une lueur d'espoir naît sur sa langue qui goûte à la vie. Sous le regard bienveillant du temps qui passe, elle s'endort le sourire aux lèvres, car elle vient d'être baptisée par les étoiles.

Chantelune.

[artik]

c'est biau, mais on est dans le monde des 12 ici, les references greco-mythologiques n'ont plus cours... a la rigueur, le miroir de djaul ou de rushu aurait été plus approprié^^

[Quatcentvin-Tun]

Le troll vagabond dans son errance nocturne brisa les rêves éthérés de la muse endormie. D'un lourd coup de gourdin il fracassa à jamais la tête auréolée et mêla aux racines entremêlées la délicate cervelle répandue sous le Charme majestueux. Sous le ciel étoilé le monstre reprit son chemin rêvant à d'autres jeux baignés du clair de lune.

[Chantelune]

Bah j'écris juste pour faire le BG de Chantelune, et puis le miroir fait référence à un zaap, en gros, c'est la naissance de Lulu, son arrivée sur les terres de Dofus, elle n'y connaît rien, donc j'y vais dans la suggestion. Et pour le greco-mytho, pas besoin de me justifier, tout revient à ça.

[Chantelune]

Le soleil vivifie sa silhouette auréolée, alors que ses pas la mènent là où même le temps n'a pas sa place. En contrebas, un village animé par le sourire des enfants et la fourberie des saltimbanques semble jeter un regard indécent à la jeune femme enveloppée des rubans sombres qui la vêtissent. En posant son pied nu sur le seuil du temple Xelor, Chantelune détache une mince fibre de son poignet poussiéreux en secouant la tête vers l'arrière. La capuche sombre qui recouvrait sa tête laisse s'épanouir aux vues de l'horlogerie un bataillon de cheveux rose, qui tombe en cascade sur ses frêles épaules nues, puis lace non chalemment en une queue de Kitsou Nakwa sa crinière follâtre.

Avec une curiosité que l'on décèle à son air inquiet, elle pénètre dans une vaste pièce éclairée par le jour qui perce à travers les rideaux. A sa gauche, un comptoir derrière lequel un épouvantail, enfin ce qu'il semle en être un, et à sa droite, une porte massive en forme de cadran, ce qui semble être la porte d'un coffre-fort. Si l'ambiance lugubre de la forêt des corbacs dans laquelle elle s'est réveillée ne lui plaisait pas du tout, alors le simple tic tac des dizaines d'horloges, de cadrans, de montre à gousset qui bercent l'endroit lui sont comme une hymne au champ du repos. Pas à pas, elle avance jusqu'au centre de la pièce et au souffle lugubre qui s'échappe de l'épouvantail, sa vision semble tut d'un coup lui jouer un tour. Sortant de sa mort éveillée, le paillasson n'en est plus un et sous l'énorme chapeau gris, deux yeux où un feu danse avec amusement la fixent, puis un sourire qui n'en fini plus de grandir la fait frémir de la racine de ses cheveux jusqu'à la pointe de ses orteils.

- Que puis-je pour vous, chère demoiselle? Un soin revivifiant pour vos bandelettes, un arrêt sur le temps?

Décontenancée, Chantelune ne sait que dire ni que faire. Malgré l'impolitesse de son regard, elle dévisage son interlocuteur avec à l'esprit une myriade de questions qui fusent à son esprit, comme une horde de tofus dans un champs de pavot. Jusqu'ici, elle n'avait jamais réellement croisé un homme de son dogme, alors la vision de cette momie aux yeux de dragon l'effrayait quelque peu.

«Je.. je ne sais par où commenc~...»

- Nul doute que votre égarement ait enfin trouvé refuge en ce lieux où le temps n'est que relatif. Bienvenue au temple Xelor, jeune disciple.

«Mm.. mais qu...»

- Ici, tout n'est qu'illusion à qui sait y croire, alors dirigez vous vers votre droite. Voilà, vous voyez le cadran massif qui orne le mur, alors passez outre cette barrière, là où seuls les disciples de Xelor ont libre accès. Cette discussion est close.

La lueur dans les yeux de l'homme se consume, puis le chapeau se rabaisse sur l'étrange personnage qui deux secondes plus tôt lui parlait, alors que se tient maintenant le même épouvantail. Une odeur d'encens envahi la pièce, alors que Chantelune se dirige d'un pas incertain vers le cadran géant. Alors qu'elle se sent aspirée par la pierre blanche, à son oreille résonne un «Aurevoir» chaleureux, aux limites du sordide.

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